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ASL FEMININES. L'INTERVIEW



K.Bouguermouh (Lattes) » On ne va pas y aller pour se faire battre. On y va pour gagner. «


Ce dimanche, l’AS Lattes joue pour la première fois de son histoire le premier tour de barrage d’accession pour la D2 féminine contre le Stade Malherbe de Caen. Les Héraultaises se sont offert une fin de saison en fanfare et le droit de rêver avec ces barrages historiques pour le club. Ce barrage historique est l’occasion de donner le micro au président de Lattes, Marc-Emmanuel Geslin, et au directeur sportif féminin Karim Bouguermouh.


Vous êtes à quelques heures de ce barrage d’accession en D2 contre Caen. Est-ce qu’il s’agissait d’un objectif en début de saison ?

Marc-Emmanuel Geslin : Ce n’était pas un objectif en soi. Mais par contre, on savait qu’avec la qualité de notre équipe, c’était atteignable. Un travail a été fait depuis plusieurs années avec un groupe qui se connaissait bien. On savait qu’on ne serait pas loin du compte à la fin de l’année. En soi, ce n’était pas un objectif. C’est une équipe qui s’est bâtie avec du travail au fil des années. Quand je dis que ce n’est pas un objectif, c’est que tout simplement, on met très peu de moyens financiers. Ce qui leur arrive, c’est juste grâce au travail fourni par le club, les gens qui s’occupent de la section féminine et par les filles elles-mêmes.


Vous jouez contre un club professionnel de nom, même si au Stade Malherbe de Caen, la section féminine n’est pas aussi développée que chez d’autres clubs professionnels. Gros tirage et gros déplacement pour vous !

Karim Bouguermouh : La section féminine reste amateure. Au jour d’aujourd’hui, c’est un tirage qui nous convient. On ne va pas chipoter. On est là, il va falloir y aller. Les finales c’est ça. Le tirage nous a donné celui-là, on va faire en sorte d’honorer ce match, d’essayer de gagner. Comme je dis toujours, c’est la cerise sur la gâteau. Les filles sont motivées. On va tout donner et si on doit passer on passera. Si on ne passe pas, ça sera sans regrets. On ne va pas y aller pour se faire battre. On y va pour gagner.


Et aussi avec l’idée de profiter d’une fin de saison qui quoi qu’il arrive restera exceptionnelle !

KB : Absolument. Les filles ont fait une saison exceptionnelle aujourd’hui, sans les barrages. On a fini premiers, on est invaincus. On a été aux 32èmes de la Coupe de France en perdants aux penaltys contre une D2. Au jour d’aujourd’hui, si la saison devait s’arrêter ça resterait une saison exceptionnelle. Après, notre président (Marc Emmanuel Geslin), c’est sa première année à la tête du club et nous sommes contents de lui offrir ça. C’est le travail de la direction aussi, les finances et tout le travail fait de son côté. Ça permet aussi de récompenser tout ça : le staff, les dirigeants et ceux qui travaillent au club.


On va revenir sur cette saison, une première place disputée au bout du bout, six petits buts pris, le 32ème de Coupe de France, invaincus en championnat. Si on compare au voisin Toulousain, le TFC, premier de sa propre poule qui joue aussi son barrage d’accesion, vous avez clairement de quoi vous comparer à eux !

KB : La différence c’est que nous, nous sommes un petit club. Eux sont affiliés au Toulouse FC. Leur avantage est d’avoir des 19 Nationaux. Systématiquement, quand les 19 ne jouent pas, ils les font descendre. Ça donne un renfort supplémentaire par rapport à cette équipe. Ils ont quelques matchs de plus que nous. Nous n’étions que huit dans notre poule donc on ne peut pas calculer le ratio comme ça.


Là où l’on peut comparer c’est qu’il s’agit de deux équipes invaincues dans leurs poules respectives !

KB :Bien sûr. On ne doit rien à personne. On le doit au travail des filles et aux coachs qui ont bossé. On a avancé tout doucement. On n’était pas prévus. On est là maintenant et on va essayer d’aller au bout.


Quand vous avez vu que ces barrages étaient à votre portée, est-ce que vous avez essayé de vous y préparer ?

KB :La préparation forcément. C’est de toute façon une préparation de début de saison qui paye à la fin. Si on est bien préparés en début de saison, on arrive à finir correctement. Malgré les absences car nous avions quelques blessés et des filles qui travaillent comme nous sommes un club amateur. Aujourd’hui par rapport à l’aspect physique, nous sommes pas mal. On a continué à bosser. On a pris ça au sérieux. Plus le temps avançait et plus nous étions rigoureux sur le travail. Ça reste un club amateur donc les filles bossent. Il y a la fatigue de la journée au moment des entraînements. Sachant que nous n’avons que deux entraînements par semaine, on ne se mesure pas à Toulouse qui doit avoir des entraînements plus réguliers.


Le fait d’être un club amateur avec ces joueuses qui rentrent du boulot au moment de l’entraînement. Ça ne peut rendre l’aventure que plus folle !

KB :C’est pour ça qu’on aime le foot. Rien n’est calculé d’avance. Ça reste deux matchs à jouer, on ne sait pas ce qu’il va se passer. C’est le charme du football et de ce qu’il va se produire derrière. On a déjà vu plusieurs fois en Coupe de France par exemple des petits battre des L1 ou des choses comme ça. C’est tout le charme du football !


Bien évidemment une montée en D2 est possible, même si vous venez avec le statut d’outsider dans ces barrages. Est-ce que vous vous préparez à cette possible montée avec des déplacements en conséquence et des moyens à développer ?

MEG : C’est notre rôle. Au niveau du club, on est obligés de s’y préparer. Ce n’est pas du tout le même budget, les mêmes déplacements. Nous sommes obligés de s’y préparer. Si les filles y arrivent, on ne peut pas leur fermer la porte. On en revient toujours au même. Pour nous, ce n’est pas un objectif par rapport à des clubs comme Toulouse ou Caen. Eux avec les moyens mis, non seulement c’est un objectif mais c’est quasiment une obligation de monter ! Nous ce n’est pas le cas. Mais nous nous y préparons en coulisse. Si ça arrive, il faudra être prêts. Il faut avoir la capacité financière de le faire, les terrains homologués, l’organisation. Tout ce qui va avec. On s’y prépare comme ça si les filles reviennent des barrages avec une bonne surprise, on sera prêts pour aller en D2. Avec nos moyens, nous serons prêts. Si jamais elles échouent, comme l’a dit Karim, quoi qu’il arrive ça sera pour nous une saison exceptionnelle. On est un petit club amateur et en arriver là ça sera exceptionnel.


Et si cette aventure ne va pas au bout, est-ce qu’elle vous donnera envie de viser la D3 la saison prochaine avec la réforme à venir ?

KB : 2022-23 c’est sûr qu’il y aura une D3. Vu la refonte du football en ce moment, la D2 passera à une poule de 14. Si on montait, pour se maintenir il faudrait être dans les six premiers. Si on ne se maintient pas, ça redescend en D3 direct. Dans les deux cas de figure, si on y va cette année et qu’on doit redescendre l’année prochaine, ça sera en D3 donc ça sera quand même un beau challenge. On ira où il faut aller avec les moyens qu’on aura et les joueuses qu’on aura.


Contre Caen et voir contre le vainqueur de Le Mans/Rennes, qu’est-ce qui fera votre force pour espérer glaner cette accession ?

MEG : Ce qui fera la différence entre nous et ces clubs, c’est que chez nous, nous avons une bande de copines qui s’entendent bien et qui jouent pour s’amuser. En face nous avons des joueuses quasi pro. C’est certainement l’état d’esprit qui peut faire la différence.

KB : On aura la pression, mais on n’aura pas cette pression destructrice. Pour nous ça restera ok un match de barrage, mais comme un match de championnat. On va prendre les choses au sérieux, étudier l’adversaire on sera prêts. Il se passera ce qu’il se passera. Mais on sera prêts, on n’y va pas en végétant.
















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